La peur

Milena

Ils étaient 10, peut-être plus,

Ce fut en novembre, un jour de pluie, sombre.

Ce fut en mai, un jour où le soleil perce, blanc, froid.

Sans droits, ni titre.

La rue était là qui les attendait, indifférente.

Que puis-je faire pour ne pas désespérer ?

Qui puis-je interpeller ?

Ces hommes, ces femmes, ces enfants, en perdition ;

Comme ils ressemblent à ceux que j’aime !

Je pense à toi Miguel, qui a trouvé refuge ici.

Sans droit, ni titre, tu as rencontré des personnes qui ont su te soutenir.

Tu gardes pourtant, au fond de toi, je ne sais,

quelque chose de sombre, une douleur.

Serait-ce la peur ?

En ce moment, la peur me gagne aussi.

Waya, Kiani, mes petits-enfants, que deviendrez-vous ?

Qui continuera à porter les valeurs, celles qui vous protégeront de l’immonde ?

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